Comment trouver un rôle concret dans cette transition énergétique
Bonjour à tous et bienvenu dans le deuxième épisode d’ENERGY 4.0, le podcast traitant de tous les sujets d’actualités autour de la décarbonation et de la transition énergétique en industrie.
On va parler aujourd’hui de la transition énergétique… Un sujet qui a désormais des enjeux et des problématiques qui dépassent nos frontières. On l’a vu récemment avec la crise et la hausse des prix de l’énergie que ces sujets deviennent la préoccupation principale de beaucoup de pays.
Mais lorsque l’on est un industriel, on peut se sentir perdu et ne pas savoir quel rôle concret l’on peut avoir dans cette transition.
Et pour nous renseigner, nous avons eu la chance de pouvoir interviewer
Françoise Restif, Cheffe de mission chez Bretagne Developpement Innovation
Bretagne Développement Innovation, c’est une agence économique régionale qui renforce l’attractivité du territoire et qui anticipe et accélère les transitions de l’économie régionale, avec et pour les entreprises.
Oui, donc, Bretagne Développement Innovation est missionné par la Région pour travailler sur six grands projets qui sont la voile de compétition, les énergies marines, la cybersécurité, la transition du monde agricole et agroalimentaire, notamment via le numérique, l’hydrogène renouvelable, les smart énergies et la transition énergétique.
Alors la transition énergétique c’est l’évolution et le développement de nouveaux marchés, de nouvelles filières, nouveaux secteurs, notamment sur les énergies marines ou à l’hydrogène renouvelable. Mais c’est aussi un observatoire de la transition énergétique et qui a été mis en place en 2022 et qui recense les acteurs, les entreprises, preuves de solutions pour la transition énergétique en Bretagne, mais également les structures d’accompagnement et les compétences disponibles au sein de la recherche.
Donc ça fait quelque temps que je suis chez BDI, une quinzaine d’années. En tant que chef de mission. J’ai travaillé sur le projet Smile pour la mise en place du projet côté Bretagne et la coordination, ainsi que l’accompagnement d’un certain nombre de projets. Et j’ai travaillé aussi sur la transition énergétique, sur la mise en place de l’enquête, de l’annuaire de l’Observatoire.
Ensuite, j’ai travaillé sur d’autres sujets, notamment sur la relocalisation des achats en Bretagne, ce qui permet aussi de réduire la partie impact CO2 et l’impact ressources IPP sur d’autres sujets qui seront en lien avec l’énergie et la transition écologique.
Alors, en Bretagne, on a pris en compte très tôt le sujet de la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables ainsi que la réduction de la consommation dès 2011, avec le pacte électrique breton, puisque la Bretagne est un peu éloignée du centre de production de l’énergie nucléaire. Donc, on avait besoin aussi de renforcer le système, de développer les énergies et puis de réduire et de stabiliser la consommation comme la population bretonne ne cesse d’augmenter.
De ce fait, on a mis en place un certain nombre de projets, dont notamment deux démonstrateurs dans le cadre du projet Smile sur les cinq dernières années. Ce qui a permis justement de mettre en place un certain nombre de projets innovants et démonstrateurs qui pour certains en font référence et qui sont reconnus et est valorisé au niveau national.
Alors, il y a un certain nombre de pays en amont, au niveau européen, qui sont des références et qui sont présentés comme tels. Par exemple, la Suède qui a une très forte production d’énergie renouvelable, très diversifiée, que ce soit au niveau de l’hydraulique, de l’éolien, du chauffage urbain, notamment à travers des alimentations par centres de traitement des déchets, de la biomasse mais du nucléaire également et une stabilité de la consommation.
Et que ce soit l’Écosse avec 97 % de ses besoins électriques qui sont produits par des énergies renouvelables locales et beaucoup par de l’éolien ou des énergies marines renouvelables, soit l’éolien en mer ou l’hydrolien. Donc en fait, que ce soit ces pays ou d’autres régions françaises comme l’Occitanie qui produit beaucoup de ses besoins à sa consommation via l’éolien ou solaire.
En fait, à chaque fois, il faut vraiment adapter par rapport au potentiel. En Bretagne, on a un potentiel très diversifié. On a de l’éolien terrestre, mais qui est quand même un peu limité. Et sur le solaire photovoltaïque, même s’il se développe, il devient de plus en plus rentable. On a l’éolien en mer qui va se développer et va être une forte source de production. Et puis également la partie biomasse, soit la mécanisation ou le bois énergie.
Alors le défi majeur, on le voit actuellement, c’est la hausse du coût de l’énergie. Voilà comment est-ce qu’on fait face à l’évolution des factures et comment on met en place également de nouvelles actions pour réduire sa consommation, pour produire plus local, pour justement être un petit peu plus autonome et moins dépendre des marchés.
Et puis les opportunités, c’est notamment pour toutes les entreprises de la transition énergétique justement, le développement de ce marché, le fait qu’il y ait des solutions qui soient de plus en plus rentables et puis la nécessité de mettre en œuvre un ensemble de solutions justement diversifiées pour répondre aux enjeux de changement climatique.
Ça permet aussi aux entreprises de réduire leur impact et de participer à leurs politiques internes, notamment au niveau de la responsabilité sociétale des entreprises au développement durable.
Comment justement, s’implique plus et met en œuvre un ensemble d’actions pour en réduire son impact sur la planète, puis également prendre en compte les écosystèmes local ?
Alors en effet, nous, côté BDI, on a pour mission de développer l’activité et l’emploi régional dans les PME PMI sur les six grands sujets évoqués tout à l’heure. Donc, comme je le disais tout à l’heure, la transition énergétique est une opportunité de croissance et d’emplois et donc il peut être facteur de développement pour nos entreprises régionales, par exemple sur les énergies marines renouvelables ou met en place des actions pour mettre en relation les grands donneurs d’ordre, spécialement les champs éoliens qui se mettent en place avec les PME régionales.
Donc, il y a cette opportunité de développement qui nécessite aussi une évolution des compétences au sein des entreprises. Et puis de l’autre côté, ça nécessite aussi pour des entreprises qui sont des secteurs un peu plus classiques ou utilisateurs d’énergies fossiles ou qui offrent des solutions pour ce type d’énergie, de se diversifier justement pour profiter du rebond et ne pas subir et mal les transitions de manière négative.
Dans le cas de Smile, on a accompagné une cinquantaine de projets Côté Bretagne, des projets collaboratifs autour de la transition énergétique, que ce soit en surfant sur les îles, sur des bâtiments, sur des quartiers ou également sur des sujets, des projets autour des données énergétiques et un peu plus de la moitié sont mis en œuvre.
Ce qu’on voit, c’est qu’il y a de plus en plus de technologies qui sont matures, qu’elles sont efficaces, qu’elles sont de plus en plus rentables. On a passé une étape, je pense, notamment ces deux dernières années où la transition énergétique était quelque chose qui était intéressant, mais qui n’était pas prioritaire pour maintenant être vraiment un relais des solutions dont ont besoin les entreprises pour continuer à fonctionner correctement.
Donc pour moi, on est passé du démonstrateur au déploiement sur l’ensemble des marchés.
Beaucoup de projets sont autoportants puisque justement avec la hausse du coût de l’énergie, beaucoup de projets sont rentables rapidement. Il y a quand même des aides, pour les entreprises qui veulent déployer ces solutions, en interne et qui sont disponibles sur la plateforme Agir pour la transition et puis pour des projets plus innovants.
Il y a également d’autres aides disponibles, que ce soit du côté Ademe ou côté BPI. Sur le site de BDI, sur la page “Transition énergétique”, on retrouve les liens pour aller pour identifier les possibilités de financement.
Alors, le premier défi, c’est la massification à court terme, puisque le réchauffement climatique s’intensifie, on sait qu’on a quelques années pour limiter le réchauffement à 1,5 degré. Et puis après, il y a tous les sujets d’optimisation, d’amélioration, d’innovation, voire de saut technologique. Que ce soit par exemple au niveau de l’hydrogène renouvelable avec un sujet sur lequel on travaille au samedi, sur lequel il y a encore beaucoup de choses à faire.
Sur le stockage aussi, il y a pas mal d’innovations qui sont encore en cours. Et puis, il y a également toute la partie développement du marché, notamment, par exemple en lien avec les énergies marines renouvelables.
Oui, même si avant tout, il faut réduire sa consommation, que la production d’énergie, pour une consommation telle que l’on a actuellement ne sera pas suffisante, ne répondra pas à l’ensemble des enjeux.
La transition énergétique permet donc de substituer d’abord des énergies renouvelables à des énergies fossiles, donc de diminuer l’impact carbone. Et puis il y a tout ce qui est toute la partie sobriété, efficacité des produits. La partie bâtiment, l’isolation, toujours en lien avec cette sobriété. Et aussi, bien entendu, réduire l’empreinte carbone, réduire le réchauffement climatique permet également de contribuer à la sauvegarde de la biodiversité.
Alors, il y en a plusieurs. Elles sont diversifiées. Tout d’abord, on connaît bien l’éolien, où on récupère à l’énergie du vent pour produire de l’électricité, que ce soit l’éolien terrestre, mais aussi l’éolien en mer, posé et flottant puisque ça se développe de plus en plus.
Le solaire, donc le photovoltaïque, mais aussi le solaire thermique qui permet de récupérer l’énergie du soleil pour chauffer de l’eau. L’hydroélectricité qui est très utilisée en France sur les fleuves comme le Rhône, mais qui est aussi utilisée en Bretagne avec le barrage de la Rance.
Mais bien entendu, il y a aussi la biomasse, le bois énergie qu’on utilise pour se chauffer. Que ce soit au niveau individuel ou dans des réseaux de chaleur aussi. Et puis la méthanisation. Et puis, il y a également des sujets comme la géothermie, lorsque l’on récupère, la chaleur dans le sol qui permet aussi de récupérer la fraîcheur en été.
Et puis d’autres, d’autres sujets, notamment l’hydrogène, en particulier l’hydrogène renouvelable et un vecteur énergétique où on produit de l’énergie à partir d’électricité et d’eau, ce qui permet de stocker. Et puis après, on peut soit réutiliser l’hydrogène tel quel, pour des usages de mobilité, ou la retransformer en électricité.
Initialement les SmartGrids, ce sont les réseaux électriques intelligents. Donc c’est un terme qui était utilisé déjà il y a une dizaine d’années, c’était comment faire évoluer les réseaux électriques pour intégrer plus d’énergies renouvelables, optimiser et le piloter à distance. Et donc c’est une thématique sur laquelle on a travaillé dans le cadre de Smile, où on a élargi cette entrée au système énergétique intelligent ou optimisé puisqu’on est sorti rapidement de la seule thématique électrique pour prendre en compte les sujets du gaz, et notamment le biogaz, qui est aussi une énergie renouvelable locale.
Et puis également à la question par exemple, des réseaux de chaleur, et cetera.
Oui. Donc le numérique responsable, c’est un sujet qui recouvre des transitions du secteur économique, du numérique et des plans de la société dont les données et les traitements sont numérisés. Donc ça regroupe plusieurs transitions. Tout d’abord, une transition environnementale avec la maîtrise du coût de la chaîne du numérique pour la planète, avec des sujets de sobriété, de durabilité.
On sait que l’utilisation d’Internet des data centers représente une part de plus en plus importante de la consommation électrique mondiale. Il y a également une transition sociale à prendre en compte, avec la nécessité de repositionner l’humain au centre des mutations et des technologies numériques avec les sujets de l’inclusivité, la sécurité, de la souveraineté, des données. Et puis enfin, il y a également là une transition économique avec, au fond de celle ci, la question de la compétitivité de l’appareil productif, notamment grâce aux outils numériques.
Oui, alors tout à fait. Donc au sein de BDI, on travaille sur cette partie numérique et sur un annuaire qui en ligne depuis déjà quelque temps, qui va intégrer une page spécifique transition numérique afin de mettre à disposition un ensemble d’éléments, que ce soit l’annuaire des entreprises, il y en a plus de 1400 qui sont recensés en Bretagne, avec également des informations sur les structures d’accompagnement au numérique, mais également la formation, la recherche en Bretagne, des chiffres clés et puis des ressources documentaires sur les stratégies numérique européenne, nationale et bretonne, ainsi que des informations sur les aides et les dispositifs disponibles pour accompagner les entreprises.