Podcast : Accompagnez les industriels vers des démarches éco responsables

Découvrez comment le Pôle EMC2 aide les entreprises adhérentes à développer l’éco responsabilité de leur système de production

Découvrez comment le Pôle EMC2 aide les entreprises adhérentes à développer l’éco responsabilité de leur système de production

Bonjour à tous et bienvenue dans le quatrième épisode d’ENERGY 4.0, le podcast traitant de tous les sujets d’actualités autour de la décarbonation et de la transition énergétique.

Dans cet épisode, nous avons découvert comment les pôles de compétitivité travaillent main dans la main avec l’industrie pour favoriser son engagement en faveur de l’éco-responsabilité.

Nous avons exploré les initiatives mises en place, les collaborations fructueuses entre acteurs publics et privés, et les success stories qui ont permis de concilier performance économique et respect de l’environnement.

Et pour en parler, nous avons eu le privilège d’accueillir un acteur incontournable de la transition énergétique, Laurent Manach, directeur du Pôle EMC2.

Peux-tu présenter le pôle EMC2 ? Rappeler brièvement le concept des pôles de compétitivité.

EMC2, c’est un pôle de compétitivité.
Les pôles de compétitivité, c’est une initiative créée en 2005 par le gouvernement français pour aider à la structuration d’écosystèmes sur les territoires.
Des écosystèmes constitués d’entreprises, de partenaires académiques ou de tout type d’organisations. Notre activité repose sur le montage et l’accompagnement de projets d’innovation. Mais on travaille également beaucoup sur les projets de transformation parce que pour une entreprise, pour des PME, une transformation ou l’achat d’une nouvelle machine, c’est déjà un gros projet d’innovation.
Et transformation également parce que ça correspond mieux aux problématiques de transition dont on va parler. Alors, EMC2 est dédié aux technologies avancées de fabrication.
Nous nous sommes “Manufacturing”, nous sommes industrie. On a été créé par les sociétés qui structurent l’économie du grand Ouest, donc le Naval Group, Airbus, les Chantiers de l’Atlantique, Daher pour citer les plus gros.

Et derrière ces grosses entreprises, on a aujourd’hui près de 400 membres qui sont des PME, des ETI, des partenaires académiques, différents types d’organisations, des réseaux qui nous permettent, depuis la création, d’avoir travaillé sur près de 2500 projets pour près de 2 milliards d’euros de projets.
Qui ont été financés à travers un outil qui s’appelle la labellisation dont on pourra reparler.

Quelle est votre définition de l’industrie écoresponsable ?

L’industrie écoresponsable, pour nous, c’est un mot valise qui va regrouper cinq enjeux.
Les cinq enjeux majeurs auxquels doit faire face l’industrie.
Pour te les citer rapidement :
– C’est une industrie qui doit être sobre et écologiquement respectueuse.
– C’est une industrie qui doit positionner l’humain au cœur de ses préoccupations.
– C’est une industrie qui doit être efficiente et innovante.
– C’est une industrie qui doit être collaborative au sein des entreprises, des filières, mais également sur un territoire donné.
– C’est une industrie qui prend en compte les enjeux de souveraineté.
Voilà, désormais, au sein du pôle EMC2, chaque fois qu’on aborde un sujet, on va passer en revue de manière systématique ces cinq enjeux de manière à pouvoir répondre de la façon la plus appropriée possible.

Quelle est la place de l’énergie dans cette vision ?

Si on reprend les cinq axes, on va s’apercevoir que l’énergie, elle est à tous les niveaux.
Premier axe, on appelle ça donc l’Industrie sobre, écologiquement respectueuse. C’est d’abord sobre énergétiquement.
Alors bien sûr, il y a une problématique de matière comme on réduit la matière qu’on va utiliser. Mais surtout comment on fait pour être beaucoup plus efficace énergétiquement parlant ?
Comment on va réduire cette consommation énergétique, comment on va verdir l’énergie dont on va se servir ? Voilà, ça, c’est un premier sujet.

Deuxième sujet, c’est l’humain. Aujourd’hui, si l’industrie ne s’attaque pas directement à ces problématiques énergétiques, on ne gagnera jamais la course à l’attractivité de la plus jeune génération, qui est souvent très bien formée sur ces problématiques-là, qui a des ambitions beaucoup plus importantes que les personnes qui sont en place pour un tas de raisons.

Et donc il faut capter au sein de l’industrie cette richesse intellectuelle. C’est cette capacité à modifier les choses, notamment dans le domaine énergétique

En troisième partie, on parlait de la compétitivité de l’innovation. Là, ça va être de travailler sur des procédés pour l’énergie décarbonée. Donc comment on crée des nouveaux modèles autour de l’éolien ou autour de l’hydrogène par exemple.

Mais ça va être aussi, travailler sur l’allègement des structures de manière à diminuer la consommation de carburant dans certains modes de transport. Toute cette innovation, cette réflexion autour de l’innovation, ça peut être aussi sur l’impact écologique des procédés comme la décarbonation.

L’objectif zéro émission, c’est là aussi que l’on se situe, comment on monte nos projets de recherche, comment on monte des projets structurants pour diminuer ces sujets-là.

Le quatrième axe, c’est l’industrie circulaire. Donc ça, c’est quand même aussi un moyen d’avoir un véritable impact sur l’énergie.

Bon, ça va être aussi d’aller chercher de nouveaux matériaux biosourcés qui vont nécessiter moins d’énergie pour leur transformation. Alors ça va être la diminution de l’impact de la logistique.

Et puis le dernier axe, c’est l’enjeu de la souveraineté. Comment on fait pour produire plus d’énergie verte ? Comment on fait pour s’assurer que malgré les difficultés qui ne manqueront pas d’éclore dans les années à venir, comment on sécurise en tout cas cette partie énergétique et cette partie énergétique verte ?

Comment travaillez-vous avec les entreprises pour les aider à adopter des nouvelles technologies numériques et à améliorer leur compétitivité ? Qu’est-ce que “Trajectoire 2030” ?

La trajectoire 2030, c’est le projet du pôle pour 2030. Nous, on travaille au sein du pôle sur une valeur que l’on apporte à nos membres dans 3 domaines :
– Premièrement, on va permettre aux entreprises d’accéder à un réseau. Alors ce réseau, c’est un réseau d’entreprises, un réseau de pairs. C’est un réseau aussi d’acteurs qui sont dans d’autres domaines industriels qui vont permettre aux entreprises de prendre conscience de ce que font les uns et les autres. Ça va leur permettre de trouver des partenaires et notamment sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas. Notre axiome de départ, c’est que l’on est plus intelligent en allant chercher des cerveaux à l’extérieur qu’en capitalisant sur les cerveaux que l’on a uniquement au sein de l’entreprise. Donc voilà, ça, c’est un premier axe. On ambitionne d’accéder afin d’atteindre 500 adhérents payants d’ici 2026 pour en faire un réseau avec une vraie taille critique sur l’ensemble des filières et des thématiques où l’on travaille.
– Le deuxième sujet, c’est notre feuille de route technologique. On va structurer cette feuille de route technologique pour aider les entreprises à mieux se positionner sur les innovations qu’elles vont vouloir choisir dans l’innovation ou les transformations qu’elles vont vouloir choisir. Alors, nous, notre feuille de route technologique, elle est assez simple, on veut aider les entreprises à produire mieux, à produire propre, à produire connecté, à produire ensemble et à produire local.
On a cinq domaines d’activité stratégiques qu’on va décliner avec des sujets comme l’écoconception ou l’ACV. Ce n’est pas une technologie en tant que telle, c’est la méthodologie, bien sûr, mais c’est quand même une approche qui peut être systématisée, qui peut être structurée. Donc, on la considère comme une technologie. Tout ce qui est recyclage, revalorisation des ressources, voilà tout ce qui va être également lié, je dirais, aux plateformes collaboratives qui permettent ces échanges dont je parlais tout à l’heure sur l’industrie circulaire. Mais ça peut être aussi des procédés de mise en forme de nouveaux matériaux. Que ça soit fabrication additive, par exemple pour les matériaux métalliques qui permettent en fait de diminuer enfin le coût de la matière et le coût énergétique.
– On a un troisième domaine qui est le financement. On aide les entreprises à accéder à des financements.

Et tout ça, on la porte à travers une méthode de travail qui, si je la schématise, comporte trois phases :
– En fait, on va avoir une phase qui va être une phase d’évangélisation, d’information, de sensibilisation des entreprises, une phase pour laquelle on est, on est soutenu financièrement par l’État, par les régions Bretagne, Pays de la Loire, par Nantes Métropole donc, qui nous permettent en fait d’informer les entreprises des axes sur lesquels elles doivent travailler.
– On a une deuxième phase qui va être une phase de diagnostic, de mise en place d’un plan d’action qui doit précéder une mise en mouvement. Là aussi, on utilise des outils qui permettent aux entreprises de commencer à monter leur projet et d’identifier peut être des guichets de financement des partenaires.
– On a une dernière phase qui est vraiment la mise en place du projet. Donc le pôle EMC2 est dans l’accompagnement donc on ne réalise pas le projet à la place de l’entreprise. On s’assure juste que la promesse de départ est tenue.

Quels sont les principaux défis auxquels vous devez faire face lorsque vous accompagnez les industriels ? Quels sont les défis auxquels les entreprises sont confrontées lorsqu'elles adoptent des technologies de l'industrie 4.0 et comment peuvent-elles les surmonter ?

Alors c’est une question intéressante parce que évidemment, nous, au quotidien, on traite beaucoup de dossiers avec beaucoup d’acteurs. On traite entre 180 et 200 projets par an. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de voir quels sont les acteurs qui en ont le plus besoin.

On va beaucoup travailler avec des PME ou des TPE d’ailleurs. Et comme elles constituent quand même le grand socle, je dirais, de notre industrie, c’est important d’y passer. Moi, je pense qu’une des grosses difficultés que rencontrent les entreprises aujourd’hui, c’est que quel que soit le projet ou la taille du projet d’innovation ou de transformation, une fois de plus, je le redis, ça peut être de l’innovation incrémentale, de l’intégration de technologies.

Les répercussions dans l’organisation sont souvent très importantes, de plus en plus importantes. Donc souvent, le chef d’entreprise va hésiter à franchir le cap parce qu’il sait bien qu’au-delà de ce projet d’innovation, eh bien, il va y avoir un projet qui va souvent être organisationnel pour que tout le monde au sein de l’entreprise prenne bien en compte les nouveautés que vous permettent ce nouveau projet.

Moi, je dirais que c’est vraiment le vrai sujet. C’est-à-dire que l’on peut très bien avoir conscience de ce qu’il faut faire. C’est la mise en mouvement qui va faire peur. Parce que l’on va retrouver toujours les mêmes excuses :
“On n’a pas de financement”, “On n’a pas de ressources”, “On a toujours fait ça comme ça”, “Pourquoi changer ?”

Donc pour moi, le défi aujourd’hui de l’industrie du futur, finalement, c’est l’acceptabilité, ce sont les personnes. Et on voit bien, l’Europe ne s’y est pas trompée. Aujourd’hui, l’Europe travaille sur des concepts qui regroupent sous l’appellation industrie 5.0 pour se différencier de la partie Industrie 4.0 qui était très tournée sur les technologies et moins sur l’homme, c’est-à-dire pas sur le couple homme-technologie.
C’est ce qu’on fait au sein du pôle avec également la filière solutions industrie du futur, avec les partenaires industriels qui travaillent sur ces sujets là. C’est d’avoir une approche un peu plus globale. C’est passionnant parce que nous prenons deux exemples simples : “un robot dans une usine”.

Donc aujourd’hui, les robots ils sont autonomes. Imaginez que ce robot peut s’arrêter s’il voit quelqu’un passer devant lui. Donc imaginez que ce robot qui se déplace, croise un humain. Alors si c’est une caisse à outils. On n’a pas de problème. On sait très bien que le robot va faire le tour de la caisse à outils.

Si c’est un humain qui doit bouger. L’humain ou le robot ? La logique voudrait que l’humain fasse un pas en arrière pour laisser passer le robot. On gagnerait du temps. Mais en fait, dans la réalité, il n’y a pas de raison que l’humain fasse un pas en arrière pour laisser passer une machine. Donc, il faut apprendre aussi à programmer ces sujets-là sur la partie acceptabilité.
Et l’autre sujet, ce sont les lumières dans les ateliers, dans des bureaux… On a de plus en plus d’endroits où c’est géré avec des capteurs, mais il reste des endroits où il n’y a pas de capteurs. Neuf fois sur dix, les lumières restent allumées quand il n’y a plus de capteurs, parce que l’humain n’a plus en tête qu’il faut l’éteindre et appuyer sur l’interrupteur, ou bien il est pressé ou il ne va pas faire le tour des ateliers pour voir s’il reste quelqu’un.

Et donc le sujet, c’est qu’il faut à la fois qu’il y ait l’acceptabilité, donc s’assurer qu’un opérateur va à l’opérateur à tous les niveaux, va se saisir de cette technologie et va le faire dans le bon sens. Et puis, il ne faut pas oublier que tout ça, on est humain après tout. Donc en fin de journée, fatigué, des fois, on peut ne pas avoir le bon geste. Donc voilà le vrai défi. Ce serait d’imaginer que tout peut être mis sous équations cartésiennes en se servant d’un tableau Excel et que non, à la fin de la journée, ça reste des hommes et des femmes qui ont des problématiques et qui vont peut-être pas penser à l’ensemble de ce qu’il faut faire pour améliorer la situation.

Comment financer son projet ? Comment accéder à des sources de financements ? Qu’est-ce que la labellisation EMC2 ?

Alors, tu as raison, le pôle EMC2 a un label. Or ce n’est pas le pôle EMC2 qui a créé un label. C’est l’initiative de départ, donc des pôles de compétitivité au niveau national qui a décidé qui aurait un label. Donc nous, on doit en fait rester dans les clous de ce label de manière à ce qu’il conserve tout son sens.

Le label a pour vocation de rassurer les opérateurs financiers sur le fait que le projet s’attaque à un véritable verrou technologique, que ce n’est pas des solutions qui ont déjà été développées par ailleurs, qu’elle n’existe pas sur étagère ou qu’il n’y a pas déjà des projets en cours, que les partenariats y sont équilibrés, que ce n’est pas que des PME qui travaillent avec des grands groupes, que toute l’API appartiendra aux grands groupes à la fin.

Pour donner un exemple caricatural qui n’arrive jamais bien sûr. C’est s’assurer qu’il y aura un impact en terme de croissance et de développement sur le territoire que ça se fait en symbiose avec ce qui peut se faire dans le label du pôle. Mais ce qui fait tourner la machine, c’est le financement.

Donc ça, dans tous les métiers, dans toutes les filières, dans tous les sujets, c’est le financement. Aujourd’hui, que ça soit en Europe ou soit au niveau national ou au niveau des régions. On fonctionne beaucoup par appels à projets. On ne peut pas financer tout le monde. Ça c’est une évidence. Donc c’est souvent les premiers qui se présentent, qui sont servis.

Et ces guichets de financement s’appuient sur des opérateurs comme le pôle pour leur présenter des projets. Donc nous, notre métier, c’est identifier ces projets, faire en sorte que ces projets se montent, les labelliser, c’est à dire leur donner notre blanc seing pour qu’ils puissent être présentés à des guichets de financement et s’assurer qu’ils remportent le financement. Pour obtenir la labellisation, il faut organiser le projet.

Il faut le présenter à un comité qu’on appelle le comité des projets au sein du pôle EMC2. Et au cours de ce comité de projet, le chef de projet va présenter son projet, répondre à l’ensemble des questions. Si, c’est satisfaisant, si ça coche toutes les cases du projet tel qu’on l’entend au sein du pôle MC2, on donne un label. Il est décerné par le conseil d’administration du pôle de compétitivité et on va présenter ça à des sources de financement.

Les guichets de financement, c’est Europe. Donc là, bon il y en a beaucoup. Alors si je fais le lien avec nos thématiques, mais ça peut être au au niveau européen, sur la décarbonation de l’industrie, avec des typologies d’appel à projets qui s’appellent “clusters 4”, “clusters 5”… Il y a énormément de sujets.
Je ne veux pas rentrer dans le détail parce qu’en fait, une de notre valeur ajoutée, c’est justement de démystifier toutes ces problématiques-là qui restent très complexes au niveau européen. Au niveau national, il y a des opérateurs souvent qui sont spécialisés. Donc si on prend l’environnement aujourd’hui, c’est l’ADEM, on s’occupe de tout ça. Si on prend l’industrie, ça va plutôt être la DGE qui va travailler avec BPI France ?

On peut avoir également le Secrétariat général pour l’investissement, qui travaille plutôt sur des projets structurants, des projets de grande ampleur. On va avoir là DGA sur tout ce qui va être stratégique et de souveraineté. On va avoir aussi des opérateurs pour la recherche un petit peu plus fondamental : L’ANR. On va avoir des opérateurs pour des sujets qui vont être liés aux énergies nouvelles, notamment le CITEF.

Et puis on a des opérateurs très dédiés aux PME, notamment au niveau des régions Bretagne et Pays de la Loire.

Quels sont les projets en cours au Pôle EMC2 en matière d'Énergie 4.0 ?Quels sont les retours des entreprises adhérentes ?

Alors oui, on a toujours des bons retours des entreprises. On a besoin de deux choses. Nous, on a besoin de savoir si le projet a été mené à son terme et si les promesses de création de valeur, de verrous technologiques levées ont bien été tenues.

Et puis on a aussi des industriels qui, dans le cas où ils sont satisfaits du travail réalisé au sein du pôle EMC2, vont revenir, vont redéposer des nouveaux projets, vont chercher d’autres typologies d’innovation. Je dirais que la satisfaction de nos entreprises sur les projets et sur le travail que peut fournir le pôle réside dans la croissance finalement du nombre d’adhérents puisque aujourd’hui on est encore en croissance.

Ça fait quinze ans que le pôle se développe et c’est important. Les raisons du fait qu’un projet ne marche pas bien, ça va être des problèmes entre partenaires, ça peut être des problèmes sur l’exploitation. Ils se sont pas bien compris, peut être pas d’exclusivité, il y a peut-être une segmentation filières qui n’a pas été imaginée avant, dont tout le monde va les vendre au même endroit…

Pour donner un exemple de projet, on a un dossier historique qui s’appelle Atl-en-tic. Un projet qui a donné naissance à toute une dynamique autour de la décarbonation industrielle. À l’époque, c’étaient les premières fois que l’on traitait de sujets comme celui-ci.

Donc il fallait savoir comment on s’assure que ce n’est pas juste des démarches trop théoriques. Il faut quand même qu’il y ait un résultat concret au bout du bout et que les entreprises puissent en bénéficier. Aujourd’hui, on a des dossiers qui sont de plus en plus spécifiques. J’en ai un en tête qui s’appelle le “Highly for factories”, un projet qui est porté par une société Energiency qui se sert de l’intelligence artificielle pour développer les économies qu’on peut générer au sein de l’industrie, donc sur sa partie manufacturière.

On a un autre projet qui est porté par une autre société qui s’appelle Akajoule, qui travaille sur des simulations de systèmes multi énergies. Ça permet aussi de travailler sur les différentes options au sein de l’entreprise. On a aussi des dossiers sur l’éolien flottant, on travaille avec des sociétés un peu plus importantes comme Manitou qui réfléchit à leurs futurs véhicules hydrogène. Et puis on va travailler sur d’autres problématiques qui peuvent être à la fois sur le procédé, mais également sur son produit.

On travaille sur l’hydrogène aussi, on va surtout travailler sur le stockage de l’hydrogène, donc sur la base de nos compétences en matériaux et en fabrication. Donc, ça fait beaucoup de ça fait beaucoup de sujets.

Sur combien de projets travaillez-vous ?

La labellisation, c’est 60 projets par an. C’est-à-dire que sur les 200 projets, en fait, on s’aperçoit qu’il y en a qui peuvent être regroupés. Il y en a qui ne sont pas vraiment des projets d’innovation parce que la solution existe déjà. Donc des fois, il suffit de d’orienter une entreprise.

Enfin voilà, il y a plusieurs raisons. Des fois, l’entreprise n’a pas de toute façon ni les ressources en capital humain, ni les ressources en capital financier pour pouvoir mener ses projets. Mais c’est important parce qu’une entreprise qui n’atteint pas son objectif en termes de projets l’année N, l’atteindra l’année suivante ou l’année d’après, il faut vraiment travailler sur tous ces dossiers-là

Comment les entreprises du secteur industriel peuvent-elles se préparer encore mieux à l'avenir de l'énergie 4.0 et de la neutralité carbone et quels sont les prochains développements à surveiller ?

Mon sentiment, c’est qu’aujourd’hui, la foule d’informations qui arrive au patron de l’entreprise le lundi matin est juste trop importante. Donc, des informations qui peuvent être critiques. On a le cas du prix de l’énergie, c’est juste catastrophique. Mais ça peut être aussi le bouleversement des nouvelles technologies.
Ça peut être l’ensemble des problématiques que rencontre un chef d’entreprise, y compris la rotation du personnel qui est assez importante aujourd’hui, les difficultés de recrutement, etc … On ne va pas pouvoir tout aborder ou gérer dans le même temps. Il faut que les entreprises arrivent aussi à s’intégrer dans des démarches qui sont des démarches collectives.
On sait globalement ce qu’il faut faire, c’est viser une neutralité carbone et puis s’attaquer à ces problématiques qui sont urgentes. Mais, pour pouvoir le faire, les entreprises doivent s’intégrer dans des projets qui vont être collaboratifs, collectifs, parce qu’on s’en sort bien avec ces approches-là, dans le sens où il y a un partage de l’information qui nous permet de gagner du temps. Il y a un partage aussi financier qui nous permet d’être beaucoup plus ambitieux.

Qu’est-ce que le Salon RIDE ? Quels sont les objectifs de ce salon ?

Donc RIDE, ça signifie “rencontres pour une industrie durable et écoresponsable” mais également, comme diraient les Anglo saxons “It’s not the destination is the ride”. C’est aussi un petit clin d’oeil au parcours qu’on veut proposer aux entreprises. Donc je pense que ce qui est important, ce n’est pas de faire crouler les chefs d’entreprise sur les objectifs 2050 qui sont très clair et qui sont extrêmement importants.
Mais c’est de les aider à comprendre comment, concrètement, opérationnellement, ils peuvent transformer ces objectifs en actions du quotidien. Des actions de transformation, des actions d’innovation et faire en sorte que collectivement, on atteigne ces objectifs. Notre objectif avec cette manifestation, c’est une mise en mouvement de ces entreprises. C’est la raison pour laquelle l’année dernière, on a décidé d’organiser Ride et qu’on a décidé de refaire une deuxième édition.

Quelle est la date de la prochaine édition ?

Alors oui, la date de la prochaine édition, c’est le mercredi 20 septembre. Donc c’est une grande manifestation qui se déroulera à La Baule. Un objectif pour nous, c’était de faire un pas de côté à Nantes. On veut faire en sorte qu’on puisse à se poser un peu, réfléchir à ces problématiques-là. Peut-être se décharger un petit peu de l’urgence qu’on a tous et que les chefs d’entreprise connaissent bien. Pour atteindre leurs objectifs et faire en sorte qu’on puisse prendre un temps de respiration pour réfléchir à toutes ces problématiques-là.

Est-ce que si t'as des noms, des participants qui seront là pour cette nouvelle édition ?

Oui, alors on a le programme qui est en cours de construction mais Louis Gallois nous a déjà fait l’honneur et le plaisir d’accepter d’intervenir. C’est quelqu’un qui nous suit depuis des années, qui est très impliqué dans l’industrie en France. Qui a une vision équilibrée de ces aspects-là. On est fortement soutenu sur cette édition également par Naval Groupe.
Donc on aura bien sûr d’autres acteurs de l’industrie. Mais je voulais citer Naval Groupe, Daher aussi pour la partie aéronautique qui interviendront. On a aussi d’autres acteurs, comme la Banque Populaire Grand Ouest, qui est l’un des soutiens de cette manifestation et qui s’intéresse aussi puisqu’ils financent les projets. Donc, ils veulent aussi pouvoir s’inscrire dans des démarches qui sont bien d’éco-responsabilité. Ils ont des prêts à impact qui sont vraiment intéressants pour ces problématiques-là.
On retrouvera aussi des acteurs qui étaient là l’année dernière et qui estiment important de continuer sur cette voie-là
Mais, voilà, je vous invite en tout cas à suivre l’évolution de cette future édition sur notre site internet et de vous inscrire dès que vous pourrez.

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