Podcast : Osez la transformation digitale vers une destination 4.0

Découvrez les bonnes pratiques à mettre en place pour lancer son projet d’industrie 4.0

Jacques Renault nous donne les bonnes pratiques à mettre en place pour lancer son projet d'industrie 4.0

Bienvenue dans cet épisode de notre podcast dédié à l’Energy 4.0, un terme qui fait référence à la transformation numérique du secteur énergétique. Au cours des dernières années, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine de l’énergie, grâce à l’innovation et à la technologie. Des solutions intelligentes ont émergé pour optimiser la production, la distribution et la consommation d’énergie, ce qui a permis de réduire les coûts, d’améliorer l’efficacité énergétique et de réduire l’impact environnemental.
Nous allons explorer les tendances actuelles de l’Energy 4.0, les technologies clés et les avantages qu’elles offrent, ainsi que les défis qui restent à relever pour une transition énergétique durable.

Et pour en parler plus précisément, nous avons reçu le fondateur de FUNAE : Jacques Renault.

Est-ce que tu peux te présenter et détailler tes missions actuelles ?

Oui donc j’ai créé Funae en 2016 après 20 ans d’expérience à des postes de direction dans le secteur agroalimentaire, à la fois sur les métiers de supply chain et les métiers industriels. Donc aujourd’hui, je dirige un cabinet où on est cinq consultants et on accompagne les dirigeants sur leurs projets de transformation sur plusieurs thématiques dont la thématique ”Excellence opérationnelle et usine du futur”.

Pour quelle raison as-tu décidé de créer FUNAE ?

Alors c’est plus sur le métier lui-même de conseil que j’avais exercé juste après mes études avant d’embrasser une carrière sur des responsabilités opérationnelles. J’ai choisi de créer Funae délibérément par goût et par expérience. Pour pouvoir m’adresser au secteur agroalimentaire et le sujet de l’excellence opérationnelle. Mais je me suis aperçu que le sujet usine du futur était parfois mal abordé et mal traité.
Et je me suis emparé de ce sujet pour l’accrocher à la liste des accompagnements que je propose à ma clientèle.

Tu viens de nous parler d’usine du futur, est-ce que tu peux nous dire en quoi ça consiste ?

L’usine du futur, je n’aime pas trop le terme. D’ailleurs, quand il s’est agi de trouver un nom pour un séminaire d’accompagnement sur un programme collectif, on a préféré lui donner le nom de Destination 4.0. L’usine du futur a cette particularité de projeter dans un futur inaccessible par le fait même que c’est le futur et que les choses se font dans le présent. Et c’est dans le temps bien présent qu’il faut se décider.
Donc, je m’adresse aux dirigeants d’entreprise et le premier sujet auquel j’ai voulu m’attaquer, c’était la résistance au changement des dirigeants eux-mêmes pour aller vers ces sujets-là.

Il y a un réel besoin des industriels d’être mis en relation avec des professionnels du secteur. Tu as abordé le projet “Destination 4.0” est-ce que tu peux nous en parler ?

Oui, les industriels de l’agroalimentaire ont besoin d’être vraiment accompagnés sur ce sujet-là, qui présente les deux pièges aux deux extrêmes de la démarche. C’est-à-dire que soit-on se dit que toutes ces technologies du futur vont résoudre tous mes problèmes ou à l’inverse, c’est un peu compliqué, c’est trop coûteux et ce n’est pas fait pour moi. Or, le curseur à gauche ou à droite est toujours mal placé.
C’est entre les deux qu’il faut trouver la bonne place et ça ne peut s’adapter qu’aux entreprises. Ça ne peut être décidé qu’en fonction du profil des entreprises, leurs problématiques, et c’est d’ailleurs leur taille, leur budget, leurs équipes. Et c’est à ça auquel on s’attelle sur ces programmes. On va chercher les entreprises là où elles sont.

Comment as-tu composé son contenu et qui sont les partenaires qui participent ?

C’est un séminaire qui dure quatre jours, dont le premier jour est destiné à les faire parler de leurs problématiques. On part des problèmes et on trouve les solutions.
Comme je ne suis pas un expert technologique, quand j’ai conçu ce séminaire, j’ai tout de suite imaginé d’avoir avec moi à mes côtés, les offreurs de technologies. Et Atl-en-tic que je connaissais déjà s’est inscrit naturellement dans ce programme. Et donc intervient une des quatre journées pour expliquer ce que sont les nouvelles technologies sur le sujet des énergies.
Et évidemment, dans cette journée-là, il y a tout le travail fait avec les entreprises en sous groupes.
C’est entre les deux qu’il faut trouver la bonne place et ça ne peut s’adapter qu’aux entreprises. Ça ne peut être décidé qu’en fonction du profil des entreprises, leurs problématiques, leur taille, leur budget, leurs équipes. Et c’est à ça auquel on s’attelle sur ces programmes. On va chercher les entreprises là où elles sont.

Le sujet Énergie est-il de plus en plus présent dans les enjeux 4.0 ?

Alors, la particularité du sujet Énergie, c’est qu’on a une actualité qui nous a propulsé vers des vraies problématiques qui peuvent coûter cher si on ne les traite pas. L’énergie, c’est un sujet qui a pris de l’ampleur dans les préoccupations parce qu’on ne voit pas forcément les choses arriver, c’est parfois insidieux, mais là, ce n’était pas insidieux, c’était juste l’évolution de la facture.
Et quand vous avez un dirigeant qui voit ses factures bouger ou les contrats se projeter vers des horizons économiques radicalement différents, il s’empare du sujet. Et c’est le cas pour l’énergie.

Aujourd’hui, la donnée/la data est cruciale dans une usine connectée, mais on peut se sentir dépassé par toutes ces données. Est-ce qu’il y a une solution pour monitorer/optimiser l’utilisation de toutes ces données.

Je vais parler de la data comme j’en parle souvent en conférence ou dans des séances de travail avec mes clients. Il y a eu un gros piège dans la formulation autour de la data parce qu’à un moment donné, on l’a dit et tout le monde l’a entendu :
“La donnée, c’est de l’or, c’est votre pépite, il faut aller la récolter, il faut aller la stocker.”

Mais la data n’a aucune valeur si vous ne la traitez pas. Et puis j’aime une autre formule qui est “l’information pour l’action”. C’est-à-dire qu’il faut savoir relier la donnée qui est rendue disponible, probablement très travaillée en amont, pour pouvoir vous aider à décider et à agir. C’est juste la seule chose qu’il ne faut jamais oublier.
Donc monter des serveurs, monter des capteurs, investir beaucoup d’argent dans l’inox et dans le soft pour se construire un data lake dont on ne va pas savoir exprimer la bonne information, ça ne sert à rien.
Donc il faut être accompagné là-dedans. Il faut savoir travailler ce sujet-là de la data, non pas pour dire « Qu’est-ce que je dois collecter ? « , mais « Qu’est-ce que je dois en ressortir ? »
Et une fois que vous avez vos données de sortie, vous pouvez imaginer les données d’entrée et tous les traitements nécessaires. Et fort heureusement, vous avez des gens pour vous accompagner très intelligemment dans ces travaux-là, que ce soit sur la donnée de sortie, la donnée d’entrée et tous les traitements.

Comment l'industrie 4.0 peut-elle contribuer à résoudre les problèmes de durabilité et d'impact environnemental, tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'utilisation plus efficace des ressources naturelles ?

Je réponds tout de suite : “Oui”. Ça fait partie de mes convictions. Et là-dessus, je ne dissocierai pas Industrie 4.0 et Excellence opérationnelle. Comme je disais en introduction, je traite les deux sujets et l’un est inclus dans l’autre. Industrie 4.0 est un moyen d’avancer vers l’excellence opérationnelle. Le sujet de l’excellence opérationnelle, c’est le sujet de l’économie du temps et de l’économie des matières.

Donc quand vous économisez du temps parce que vous faites fonctionner des équipements moins longtemps, vous allez diminuer l’énergie que consomme cet équipement. Quand vous faites l’économie de la matière, vous allez réduire votre empreinte environnementale parce que vous allez réduire vos déchets. Et ça, ça fait partie des deux grands indicateurs que l’on pilote quand on fait de l’excellence opérationnelle sur le secteur agroalimentaire.

Alors si en plus, vous lui adjoignez les nouvelles technologies, parce que tout est data, pour aller chercher la bonne information au bon moment et pour mettre sous les yeux d’un décideur la bonne aide à la décision au bon moment. Et bien évidemment, les conséquences bénéfiques pour l’entreprise seront les économies, la réduction de l’empreinte carbone, etc…

Est-ce que la prochaine étape ça ne serait pas l’humain au cœur des usines 4.0 ? L’industrie 5.0, en quoi ça consiste ? Est-ce que c’est ça le futur ?

J’aime bien le terme d’usine 5.0 parce que c’est une question que je me pose moi même. La cinquième révolution devrait arriver vers 2035 si on fait des calculs purement mathématiques, vu que la quatrième révolution est arrivée la moitié du temps entre la deuxième révolution et la troisième révolution, notre cinquième révolution industrielle, puisque c’est là où on tire le titre de 4.0 devrait arriver non pas dans un siècle mais juste dans quelques dizaines d’années.

Et donc l’usine 5.0. Non, ce n’est pas avec l’introduction de l’humain parce que l’humain est introduit dans l’usine depuis le début. C’est-à-dire que dès lors qu’on a mis au point des usines, l’ère industrielle, on y a mis des équipements, donc évolution technologique, et on a mis de l’humain. Et là où la destination 4.0 nous projette dans quelque chose qui nous amène à se poser la question de l’humain au cœur de l’usine, c’est parce que les technologies ont eu tendance dans la révolution 3.0 à déshumaniser. On a fait des projets robots pour enlever de l’humain dans l’usine.
Les technologies 4.0 et peut-être dans quelques années 5.0 sont à l’encontre de la déshumanisation. Donc l’humain est au cœur des usines.

D’ailleurs, c’est un sujet qui a été traité dès l’ère industrielle. On s’est posé la question de l’humain à travers sa productivité.
Un peu plus tard, on s’est posé la question de l’humain à travers l’ergonomie. Après, on s’est posé la question de l’humain par rapport à l’accidentologie :
Par exemple dans les usines agroalimentaires, on se brûle, on se coupe les doigts etc…

Mais aujourd’hui, on se pose la question de la santé au travail. Il faut se poser ces problématiques pour mieux recruter, pour mieux former, pour mieux aider les gens à réaliser des tâches parfois pénibles. Et puis on aura dans la santé au travail des problématiques qui seront probablement mieux traitées avec les nouvelles technologies.

Donc, je ne dis pas de faire de la nouvelle technologie pour faire de la nouvelle technologie. Je dis adresser les sujets et les problématiques tournés vers les nouvelles technologies en guise de solution.

Ça prend combien de temps pour un industriel de mettre en place ces projets ? Peut-on avoir un retour sur investissement lorsqu'on met en place un de ces projets Usine 4.0 ?

Alors, difficile de donner un chiffre. Je pense que le sujet est crucial parce que pour se décider aujourd’hui, les dirigeants ont comme principal indicateur le retour sur investissement. Et d’ailleurs, dans un des programmes, on a eu à échanger là-dessus et même faire travailler un sous groupe sur une nouvelle façon de calculer le ROI.

Jusque-là, le calcul du ROI se fait en comparant le montant d’un investissement et puis les économies qu’on peut faire grâce à cet investissement. Compte tenu de nouvelles hypothèses, je pense que le coût horaire doit être révisé. C’est un incontournable. Mais également l’impact environnemental.
Il y a d’ailleurs beaucoup de travaux qui sont entamés pour avoir des indicateurs financiers, des indicateurs économiques qui de plus en plus prennent en compte des variables qualitatives pour aller les chiffrer.

Combien de temps ça prend ?
Ça prend probablement plus de temps de se décider à s’y mettre que de véritablement calculer le retour, si je veux être un peu provocateur.
Donc, il n’y a pas de raison que les retours sur investissement soient plus longs que ce qu’on a toujours fait dans des projets industriels. Donc trois, quatre ou cinq ans, ça fait partie des objectifs qu’on peut se fixer et qui sont évalués.

Je rappelle qu’en traitant le sujet excellence opérationnelle, on a des retours sur investissement qui peuvent être inférieurs à un an.

Si tu avais UNE SEULE recommandation pour un industriel qui voudrait entamer un projet d’Energy 4.0, cela serait laquelle ?

Alors la première chose, c’est de bien identifier la problématique qu’on cherche à traiter. Et quand on parle du sujet de l’énergie, on peut avoir plusieurs problématiques et elles n’ont pas toutes le même poids, toute la même importance aux yeux du dirigeant. Donc, ce qui est très important, c’est de partir de la problématique.
Et puis j’aimerais pouvoir en donner un deuxième, donc je me donne l’autorisation. Le deuxième conseil, c’est de se faire accompagner. On peut être lucide, clairvoyant, brillant stratège. Le sujet énergie notamment, est sur un sujet très complexe qu’on croit savoir traiter, parce que nous mêmes, à titre personnel, on paye des factures d’énergie. Mais c’est un sujet complexe qui lit de la data et aussi de la maîtrise de ses outils industriels.

Parce qu’il faut mesurer l’énergie qu’on consomme et il faut l’optimiser. Et l’optimisation ne se fait pas que par la négociation des factures ou la réduction du temps d’utilisation. Il y a des combinatoires plus complexes. Il faut se faire aider là-dedans. Car on y arrive plus rapidement et plus efficacement.

Est-ce qu’il y a des solutions de financement pour ces industriels ?

Oui, heureusement. D’ailleurs, c’est assez méconnu. On évoquait le programme Destination 4.0 qui fait intervenir un partenaire, ABF, qui maîtrise parfaitement ce sujet là. Et dans ce qu’on propose, c’est de montrer l’étendue des aides qui sont vraiment multiformes. Vous avez eu des aides de toutes natures qui peuvent convenir pour des projets très différents les uns des autres et qui s’adressent à l’ensemble des entreprises, petites entreprises, moyennes entreprises et même grandes entreprises.
Donc il faut maîtriser ça et encore une fois se faire aider.

Est-ce que le contexte actuel est propice au développement de projet de numérisation des entreprises ?

Oui, je pense qu’on a une actualité qui fait qu’il faut trouver des solutions et il faut trouver des solutions nouvelles. Et donc les nouvelles technologies de traitement de la data sont des nouvelles solutions. Il faut sortir de la fiche Excel et du relevé de crayon. Donc tout ça oui, ça se présente à nous. Ce qui est plutôt méconnu, c’est qu’on s’imagine des coûts parfois exorbitants alors qu’on a des projets qui sont tout à fait accessibles.

À partir du moment où on choisit la bonne problématique et les bonnes ambitions et les bons objectifs. Encore une fois, j’aime bien les formules. C’est la dose qui fait le poison. Si vous allez mettre des énormes moyens sur des petits problèmes, vous risquez d’être décalés et inversement. Donc, il faut savoir s’adapter et il faut bien travailler le problème en amont.

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